Présentation, souvenirs et déclics…

Présentation, souvenirs et déclics…

Présentation de mes portraits:

Mélange de souvenirs et les déclics qui en découlent. Cela pourrait vous révéler pourquoi et comment je travaille. Je vous présente donc quelques-unes de mes « bonnes-femmes », portraits faits à partir d’Adobe Illustrator en 2020. Mais elles sont loin mes premières aquarelles de campaniles, de champs de lavandes ou de coquelicots vendues sur les marchés. J’avais tout juste 20 ans et du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné.

Souvenirs…

Les souvenirs remontent à la surface de façon décousue. Je plisse les yeux, réajuste les lunettes sur mon nez. Il faut que je me concentre pour retrouver la candeur et la vivacité de mon enfance. C’est une longue histoire, sinueuse et tortueuse et pour arriver à la raconter je dois revoir le film de ma vie.

Je pose alors le décor. Il y avait la Guyane française, humide avec ses relents de moisi, mon père, petit homme sec aux yeux perçants. Il y avait également mon petit frère, ma mère et le dessin, mon havre de paix dans une enfance hostile. Hostile? Me direz-vous. C’est peut-être un grand mot. Les souvenirs resurgissent: il y avait la chaleur moite, le paludisme, le racisme, il y avait également le soleil et sa lumière qui faisait briller les visages de paillettes dorées… Non, je n’étais pas malheureuse, il y avait du bon et du moins bon et je faisais avec, comme tout le monde.

Il n’empêche que cela a fait de moi quelqu’un d’observateur, d’extérieurement calme, de sensible et de très curieux. Les souvenirs remontent encore un peu plus… Je passais beaucoup de temps à observer les autres. Je ne pouvais m’empêcher de photographier mentalement ces visages luisant de lumière qui en disaient long sans même un mot. Et j’ai gardé cette habitude. Sans le savoir, je me confectionnais une bibliothèque de portraits qui allait me servir plus tard.

Déclic…

Pendant mes études aux Beaux-Arts, je vendais mes lavandes et mes coquelicots sur les places aux peintres certains dimanches et je m’ennuyais à mourir. J’avais l’impression de passer à côté de ma vie en peignant des paysages statiques. Mes verts me paraissaient faux, toujours trop fades ou trop pétards. je n’arrivais pas à retracer exactement ce que je ressentais face à ces paysages parfaits. C’est peut-être cela qui me posait problème: la perfection. Pourquoi essayer de peindre quelque chose de si beau? Ma « retranscription » sur papier à dessin me paraissait comme une pâle copie sans âme.

Et j’ai rencontré une portraitiste, par hasard. Elle travaillait aux crayons de couleurs et venait de s’installer à Marseille pour se rapprocher de son nouveau chéri. Ce fut une révélation, elle travaillait bien et je l’ai supplié de me prendre comme élève.

Elle n’était pas très pédagogue et ne savait pas quoi me dire. Je la payais pour simplement la regarder dessiner dans son petit appartement en plein cœur du quartier de la « Plaine » à Marseille. J’ai oublié son nom. Elisabeth…quelque chose. Nous n’avons pas passé beaucoup de temps ensemble. Elle était souvent absente aux rendez-vous et puis un jour que j’étais devant sa porte, elle ne me laissa pas entrer et me demanda de ne plus jamais revenir. 

Il n’y avait plus qu’à! Alors je m’y suis mise. J’ai noirci beaucoup de papier avant de faire un portrait acceptable. Il a fallu dompter ce paysage de chair qui bouge sans arrêt avec ses vallons, ses pics et ses rondeurs. À force de travail, j’y ai trouvé mon style. Mais les questions qui m’assaillaient sont toujours les mêmes aujourd’hui.

Ma peinture…

Quelques traits au pastel sec sur un papier noir et un visage apparaît. Mais qui est-il vraiment? Et, elle, au regard lourd, quel secret cache-t-elle? Ces visages existent, plus ou moins! En fait, c’est souvent au détour d’une promenade, ici ou là, que je capte une expression sur un visage, une intensité dans le regard, une lumière aussi. Une fois dans mon atelier, je recrée, j’accentue, j’estompe, je rectifie une courbe. Je me sers du modèle pour explorer autre chose. Car ce qui me fascine dans un visage c’est cette incessante dualité entre apparence et personnalité, entre image et réalité.

Notre visage est tantôt masque nous permettant de nous cacher, tantôt vernis de surface nous permettant de jouer un rôle. Certains en usent, d’autres n’en ont pas les clés. Puis la beauté et la laideur, la jeunesse et la vieillesse viennent s’ajouter à la composition.

Peut-on se fier à ce visage souriant?

Les rides sont-elles toujours preuve de sagesse?

Et cet air hautain ne cache-t-il pas d’autres sentiments?

Que voulons-nous faire passer sur notre visage? Et que reçoit vraiment l’autre? Autant de questions que de visages en fait! Nous sommes toujours plus que ce que nous offrons à voir. Heureusement, me direz-vous? Peut-être! Peut-être pas! La peau de mes tableaux n’a pas la prétention de répondre à ces questions. Elle se les pose. Ma production souligne simplement à coup de pastel la complexité du visage humain. Et si les questions que je soulève dans mes œuvres réveillent en vous un sentiment, c’est que j’ai su vous toucher. Pour en savoir un peu plus sur ma façon de peindre, je vous invite à cliquer sur le lien BLOG PEINTURE ARTISTIQUE. Lisez-moi et commentez les articles qui rendent compte d’une façon de peindre et pas de toutes les façons de peindre.